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Vol. 7, No. 1 (2021)

CAHIER THÉMATIQUE / SPECIAL COLLECTION
ACTES DE L’ÉCOLE D’ÉTÉ EN NEUROÉDUCATION 2019


Résumé

Les recherches en neurosciences cognitives des deux dernières décennies ont démontré qu’au-delà de la petite enfance, le cerveau continue de changer de manière significative pendant l’adolescence. La maturation des circuits neuronaux sous-tendant les émotions, la motivation et le renforcement, la cognition sociale et les fonctions exécutives sont plus ou moins sensibles aux changements hormonaux associés à la puberté et progressent différemment pendant l’adolescence. Les adolescents ressentent les émotions de manière plus forte et sont plus sensibles au contexte social que les adultes. Par conséquent, ils peuvent rencontrer des difficultés de régulation de leurs émotions et actions dans certains contextes. Ces difficultés peuvent devenir chroniques et mener à des troubles de la santé mentale, comme la dépression, l’anxiété et l’addiction. Mais l’adolescence peut aussi être considérée positivement comme une période d’exploration et de flexibilité cognitive, pendant laquelle les individus deviennent indépendants et construisent leur concept de soi. L’éducation peut jouer un rôle dans le développement des adolescents à travers des programmes ayant pour but de renforcer leur capacité de réguler leurs émotions et leur comportement.


Résumé

Les connexions neuronales du cerveau des élèves changent constamment pour permettre d'apprendre et de s'adapter. Cette plasticité cérébrale est influencée par différents facteurs dont l'un des plus importants en contexte scolaire est l’espacement relatif entre plusieurs périodes successives d'études. En effet, de plus en plus de résultats de recherche concernant les effets d’espacement et de répétition montrent que le positionnement judicieux de ces périodes peut faciliter considérablement l'apprentissage et la consolidation des connexions neuronales. Cet article présente quelques-uns de ces résultats et propose des principes facilitant leur mise en application en classe.


Résumé

Les sciences cognitives s’invitent depuis peu dans les salles de classe dès l’entrée à l’école primaire. Elles peuvent enrichir les pratiques enseignantes, en proposant notamment de prendre en compte le fonctionnement neurocognitif de l’élève pour permettre la construction des connaissances et des compétences scolaires. Les connaissances dans ce domaine peuvent aussi être bénéfiques pour les élèves. En effet, certaines études ont suggéré la pertinence d’enseigner aux élèves le fonctionnement du cerveau et sa plasticité afin qu’ils développent une compréhension plus approfondie de leur propre fonctionnement intellectuel. Ce type de programme pédagogique permet notamment de développer chez eux un mindset plus dynamique, qui consiste à croire en l’amélioration des habiletés scolaires par la pratique et l’effort. Face à l’erreur, les élèves adhérant à cette conception auraient tendance à être plus motivés à se corriger, notamment en essayant de nouvelles stratégies, ce qui leur permettra ainsi de progresser dans leurs apprentissages. Une importante littérature scientifique s’entend donc quant à la nécessité de sensibiliser les élèves au rôle majeur du cerveau dans leurs apprentissages scolaires. Cet article vise à éclaircir le lien entre l’enseignement du fonctionnement cérébral, le mindset et leurs impacts sur les apprentissages scolaires. Puis, des séquences pédagogiques détaillées seront présentées afin de fournir des pistes d’intervention concrètes pour mettre en place ce type de programmes pédagogiques de découverte du cerveau et des outils cognitifs afin de sensibiliser tous les élèves à prendre conscience de leurs rôles déterminants dans les apprentissages scolaires.


Résumé

L’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) a montré que certaines zones cérébrales associées aux fonctions exécutives sont davantage activées chez les experts que chez les novices dans différentes tâches scientifiques. Si plusieurs recherches en neuroéducation montrent que les fonctions exécutives sont impliquées dans un changement conceptuel établi sur une durée de quelques mois, peu d’études se sont néanmoins intéressées à leur action sur une période de temps plus courte ainsi qu’à la possibilité qu’un entrainement aux fonctions exécutives, et au contrôle inhibiteur en particulier, puisse avoir un impact sur le changement conceptuel sur cette période. En utilisant le Force Concept Inventory (FCI) en prétest et en post-test comme indicateur de la présence de préconceptions en mécanique newtonienne, l’objectif de cette recherche est d’une part de vérifier l’implication du contrôle inhibiteur sur leur maintien dans le temps lors d’un cours propédeutique d’une semaine en physique et destiné à des élèves projetant des études supérieures à caractère scientifique dans une université francophone belge. D’autre part, nous investiguons les bénéfices d’un entrainement neurocognitif de 4 occurrences d’environ 10 minutes utilisant le Wisconsin Card Sorting Test (WCST) sur cette période et auquel 50 élèves ont pris part activement sur les 85 volontaires ayant accompli l’étude jusqu’au bout (prétest, cours propédeutique et post-test). Nos résultats suggèrent que des individus ayant des capacités d’inhibition plus développées ont effectué un meilleur changement conceptuel en physique, malgré que certaines préconceptions restent toujours fortement ancrées même après le cours. Une différence en fonction du genre des individus est également observée au niveau du changement conceptuel. Nos résultats soutiennent que les fonctions exécutives, et le contrôle inhibiteur en particulier, sont sollicitées dans le processus de changement conceptuel en physique même sur un temps aussi court qu’une semaine.